Lomé, 20 jan. (ATOP) – Le panel 3, relatif au « type de dialogue qui puisse exister entre les décideurs politiques et les jeunes sur le
renforcement de leur engagement dans des processus décisionnels significatifs », a été le dernier de jeudi 19 janvier, premier jour de la conférence parlementaire contre le terrorisme et l’extrémisme violent.
Ce panel a été animé par Sarandji Simplice Marthieu, président de l’Assemblée national de Centrafrique, Orji Uzor Kalu, membre du sénat nigérian, Hatim Ben Rkin, député à l’assemblée national du Maroc, et de Savadogo Mahamoudou, directeur du cabinet Granada consulting. M. Norbert Tankouano, secrétaire exécutif du comité inter parlementaire du G 5 Sahel a été le modérateur de ce panel.
Il ressort de ces échanges que face au phénomène du terrorisme et de l’extrémisme violent, les décideurs dans les différents pays touchés ont développé des stratégies et élaboré des politiques allant dans le sens de prendre en compte les jeunes. Mais le constat reste amer dans la mise en œuvre de ces stratégies et politiques. Les exemples sont nombreux dans ce sens. Il s’agit, entre autres, de la mise en place des conseils nationaux de jeunes sensés être des interlocuteurs entre la jeunesse et les décideurs, des parlements des jeunes pour créer un leadership au sein des jeunes et les inviter à dialoguer entre eux et avec les décideurs, et les différentes initiatives liées à l’entreprenariat des jeunes qui peinent à décoller par manque de financements adéquats.
Les panelistes pensent que pour avoir un dialogue franc avec les jeunes, il faudra les consulter sur les besoins et préoccupations et leur apporter des solutions efficaces. Ils ajoutent que le problème des jeunes n’est pas à dissocier de celui des femmes. Selon eux, c’est des couches marginalisées, laissées pour compte qui devraient contribuer efficacement au développement des Etats et par voie de conséquence, constituer une barrière contre le terrorisme et l’extrémisme violent.
Le panel a ressorti également la prise des certaines décisions en situation de crise qui au lieu de l’endiguer, contribue à son aggravation. Il s’agit par exemple du cas du Burkina Faso où environ 3 millions de jeunes exercent dans les mines artisanales à la recherche de l’or ou d’autres métaux. Avec la situation actuelle de ce pays, toutes les mines ont été fermées sur ordre des décideurs, déversant du coup tous ces jeunes dans le chômage, donc dans le besoin. Ce qui, selon eux, constitue une niche de recrutement des groupes terroristes.
Les panelistes sont tous unanimes pour reconnaître que la jeunesse africaine a du potentiel et des talents à faire valoir dans leurs pays respectifs. Il appartient donc aux décideurs de se mettre à leur écoute, leur proposer des solutions et veiller à leur mise en œuvre efficace pour espérer avoir cette jeunesse acquise à leur cause et prête pour le développement.
ATOP/KYA/TD