Lomé, 30 sept. (ATOP) – La Commission Nationale des Droits de l’Homme (CNDH) a sensibilisé les 29 et 30 septembre à Lomé, des agents des forces de l’ordre et de sécurité et des représentants des organisations de la société civile sur les libertés individuelles et collectives en période d’état d’urgence sanitaire.
Cet atelier organisé avec l’appui financier de la fondation « Konrad Adenauer Stiftung » Togo (KAS-Togo) est placé sous le thème: « Gestion de la COVID-19 et respect des libertés fondamentales ». Ces assises visent à améliorer l’état des libertés publiques en cette période d’état d’urgence sanitaire liée à la COVID-19 et à échanger avec les participants sur la nécessité de concilier la mise en œuvre des mesures prises par le gouvernement dans la riposte à la COVID-19 avec les exigences des droits fondamentaux du citoyen en cette période d’exception. Il s’agit de rappeler les fondamentaux de la notion d’urgence sanitaire, d’échanger sur l’impact de l’état d’urgence sanitaire et d’amener les autorités compétentes à prendre les mesures favorables à la jouissance des droits de l’homme. Il s’agit aussi de sensibiliser les forces de l’ordre et de sécurité sur la nécessité de veiller au respect des droits fondamentaux des citoyens et la population sur l’impact de l’état d’urgence sanitaire sur la jouissance des libertés individuelles et collectives.
Les participants ont suivi des communications sur l’état d’urgence et l’exercice des libertés individuelles et collectives ; la gestion de l’état d’urgence et la contribution de la CNDH au respect des libertés fondamentaux et le monitoring des droits de l’homme en cette période sanitaire. D’autres thématiques relatives à l’impact des mesures d’exception sur les droits économiques, sociaux et culturels des populations ainsi que la contribution des médias à l’exercice des libertés fondamentales en cette période sanitaire ont meublé les échanges.
La présidente de la CNDH, Mme Polo Nakpa a relevé qu’à cause de cette pandémie, le gouvernement a pris des mesures exceptionnelles, voire drastiques dont l’autorisation de la prorogation de l’état d’urgence sanitaire de six mois, le 15 septembre dernier afin de contenir la propagation de la maladie.
« La présente rencontre a pour ambition de procéder à des échanges en vue d’une synergie d’action pour une meilleure prise en compte des droits de l’homme pendant la période d’exception » a déclaré Mme Polo. Pour elle, la CNDH a conscience que cette pandémie peut entrainer la prise des mesures exceptionnelles susceptibles de peser à la fois sur les vies individuelles et collectives ainsi que sur l’équilibre des institutions.
« Il est plus que nécessaire de rappeler que, si des mesures limitatives des droits et libertés peuvent être prises compte tenu de la situation exceptionnelle, c’est à la condition qu’elles respectent les principes de stricte nécessité, d’adaptation et de proportionnalité. » a précisé Mme Polo. Selon elle, il est nécessaire de s’interroger sur la pertinence de la mise en place d’un état d’urgence sanitaire ainsi que son impact sur le fonctionnement des institutions, la vie démocratique et le respect des libertés fondamentales.
Le directeur de cabinet du ministère en charge des Droit de l’Homme, Djéri Adjawoè a indiqué que la Force Spéciale mixte Anti-Pandémie COVID-19 (FOSAP) est créée dans le but de veiller à l’application des mesures prises par le gouvernement. « Mais s’il est vrai que ces mesures ont contribué à limiter la propagation de la maladie, il apparait qu’elles sont de nature à restreindre les droits de la population à bien des égards » a-t-il ajouté. M. Djéri a relevé que ce rendez-vous de donner et de recevoir va aider à canaliser les énergies en vue d’une meilleure protection des droits de l’homme en cette période d’état d’urgence sanitaire.
Par vidéo conférence depuis la Côte d’Ivoire, le représentant résident et directeur du programme régional dialogue politique en Afrique de l’Ouest de la fondation KAS, Florian Karner a félicité la CNDH pour ses efforts multiformes pour le respect des libertés individuelles et collectives.
ATOP/SED/AJA