Lomé, 28 nov. (ATOP)- Le rôle de l’Etat dans la recomposition du secteur financier africain se présente comme un défi. Pour relever cet enjeu, l’Etat à quatre grandes missions dans la promotion de la finance africaine, a indiqué le lundi 28 novembre à Lomé, le président de la République, Faure Gnassingbé à l’ouverture des travaux de l’édition 2022 de l’Africa financial industry summit (AFIS).
La première mission est la promotion d’un environnement des affaires attractifs. « Combien d’investisseurs étrangers, s’étant rarement rendus sur notre continent, se représentent un environnement des affaires anarchique et impraticable ? » s’est interrogé le chef de l’Etat. Il reconnait que « la réalité est toute autre et elle s’améliore tous les jours qu’il s’agisse de fiscalité, de stabilité juridique ou de contraintes administratives, les progrès sont considérables même si beaucoup reste encore à faire ».
La deuxième mission est relative à l’information. « L’Etat doit favoriser l’information, pas seulement l’information sur l’environnement des affaires, mais l’information sur les affaires elles-mêmes », a précisé le chef de l’Etat. Il a déploré que nombreux sont les investisseurs étrangers qui estiment que l’offre de projets viables et de qualité dans les pays en développement reste trop limitée. Conscient de cette demande toujours croissante, a dit le président de la République « nous ne nous priverons pas des opportunités qu’offrent les Partenariats publics-privés (PPP) qui demeurent un outil pertinent au bénéfice du financement dans les pays en voie de développement ».
La troisième mission est le rôle d’arbitre de l’Etat. Pour le chef de l’Etat, au regard des questions liées aux externalités et à l’environnement, « la puissance publique retrouve son rôle d’arbitre entre les résultats positifs de l’investissement en termes de profit et d’emplois d’un côté, et de l’autre les contraintes environnementales ».
La dernière mission évoquée par le président de la République est que « l’Etat peut organiser l’innovation ». D’après lui, si l’innovation profite à tous les acteurs financiers, « le secteur public reste avant tout l’allié des éléments les plus innovants de la communauté financière ». Il a salué la coopération entre la Banque centrale, l’État et le secteur privé qui a permis, en un temps record, de réduire les coûts de transaction et d’accélérer la bancarisation de l’économie brésilienne. Il n’a pas manqué d’évoquer le cas togolais avec « le programme Novissi et le projet e-ID qui montrent le lien étroit entre action publique et innovation ».
Au regard de ces missions, le chef de l’Etat s’est dit confiant que la recomposition laisse entrevoir un paysage financier transformé et le sommet de Lomé est « une belle occasion pour penser l’avenir de la finance africaine ».
Africa financial industry summit (AFIS) est une plateforme visant à favoriser l’émergence d’un secteur panafricain des services financiers. La rencontre de Lomé porte sur le thème : « Durable, sans frontière et digitale-Transformer la finance à l’âge de la disruption ». À travers des conférences, des tables rondes et des ateliers, les acteurs du secteur financier africain discuteront, deux jours durant, de plusieurs thématiques d’actualité notamment le financement agricole, l’interconnexion des marchés boursiers, l’intégration des paiements, l’inflation, l’inclusion, les infrastructures, la digitalisation des banques et les cryptomonnaies.
ATOP/AJA/BA