Lomé, 10 nov. (ATOP) – Les recommandations issues de la 8ème édition du Forum national sur la gouvernance de l’internet au Togo (FGI-Togo), ont été rendues public, le mardi 10 novembre à Lomé lors d’une conférence de presse.²
Ce forum, rencontre virtuelle, s’est tenu les 15 et 16 octobre dernier sur le thème « Covid-19 : Construire une résilience numérique pour tous ». Il a été un cadre d’échanges entre les acteurs du secteur numérique sur les leçons à tirer de la crise sanitaire de la Covid-19 afin d’améliorer l’accès à Internet et l’inclusion numérique au Togo. Soutenu par des partenaires institutionnels tels que l’ARTP, IGFSA et Internet Society, ce forum a vu la participation d’environ 250 participants nationaux et internationaux.
La conférence de presse a été présidée par le président du comité d’organisation, Emmanuel Elolo Agbenonwossi qui a exposé les recommandations dudit forum. Selon lui, les recommandations du FGI-Togo s’adressent aux différents acteurs, notamment les pouvoirs publics et s’articulent autour de trois points à savoir « Le E-learning : accessibilité, coût et infrastructure », « L’entrepreneuriat numérique des jeunes » et « Les droits numériques, l’accessibilité et les infrastructures ».
Pour le « E-learning : accessibilité, coût et infrastructure », le FGI-Togo recommande, entre autres, à l’État à se pencher sur le coût de la connexion Internet au Togo, à établir un modèle économique avec les opérateurs et Fournisseurs d’accès à internet (FAI) afin de rendre les ressources pédagogiques disponibles aux apprenants sans barrière de coût et introduire un système hybride dans les universités, centre de formation et écoles secondaires (présentiels et en ligne). Il est demandé aussi d’encourager la création des réseaux intranet dans les Universités, écoles ou dans le pays, former les acteurs de l’enseignement sur les techniques d’enseignement en ligne et loger les ressources numériques aux points d’échanges nationaux.
Concernant « L’entrepreneuriat numérique des jeunes », le forum sollicite de créer un cadre légal et réglementaire pour la « Fintech » et de mettre en place des comptes de tiers pour les transactions mobile money; d’encourager de l’investissement et les Partenariats publics et privés (PPP) pour l’éclosion des start-ups « Fintech ».
Il est souhaité de mettre en place un dispositif fiscal d’incitation à l’investissement dans les start-ups numériques, de créer un cadre légal et réglementaire pour la télémédecine (e-santé) puis renforcer les infrastructures internet dans les zones rurales afin de faire bénéficier la télémédecine aux populations vulnérables.
Enfin, sur « Les droits numériques, l’accessibilité et les infrastructures », le forum demande, entre autres, d’inclure tous les acteurs notamment la société civile à l’élaboration des lois portant sur la gouvernance de l’internet ; mettre l’accent sur la protection des droits humains lors de l’élaboration des lois et établir un cadre légal et réglementaire clair sur la surveillance de masse. Le gouvernement est encouragé à communiquer de façon transparente sur les mesures de collecte de données et de surveillance numérique prises pour lutter contre la pandémie de la Covid-19 et au-delà et la mise en place des data center et l’hébergement des donnés sur le territoire togolais. Il est aussi exhorté à renforcer le déploiement des réseaux 4G au-delà des zones urbaines et les capacités sur les outils de télétravail dans le secteur public et privé. « La surveillance de l’État ne devrait pas entraver l’expression des droits des citoyens », a dit M. Agbenonwossi.
L’orateur a souligné que l’organisation du forum sur la gouvernance de l’Internet au Togo s’inspire de la mission assignée aux Nations Unies d’organiser annuellement un forum sur la gouvernance de l’Internet qui se veut une plateforme multi acteur de dialogue sur les enjeux actuels et futurs de la gouvernance de l’Internet. Enfin, il a réitéré que ce forum vise à favoriser la viabilité, la robustesse, la sécurité, la stabilité et le développement de l’Internet dans les espaces géographiques. Cette exigence émane de l’agenda du sommet mondial sur la société de l’information tenu à Tunis en 2005 qui l’aborde en ses paragraphes 29, 72 et 73.
ATOP/TGB/OAF