Kpalimé, 6 déc. (ATOP) – Yawa Emilie, volontaire français auprès de l’Ong Centre d’action pour le développement rural (CADR) a bouclé, le jeudi 5 décembre à Pamplocopé, dans le canton de Yo, quatre mois de sensibilisation des mamans et filles sur le thème : ‶comment parler des règles à sa fille″ dans 18 localités de la commune de Kloto 3.
Initiée par l’Ong Centre d’Action pour le Développement Rural (CADR) en collaboration avec la direction régionale de l’éducation de Plateaux Ouest (DRE-PLO), cette sensibilisation a été animée par la volontaire. Le but est d’amener les femmes, à être plus à l’aise à parler de l’intimité avec leurs filles, à favoriser au mieux la communication mère – fille, à échanger sans avoir peur des considérations, à apprendre à leurs filles à dire ‶non″ et faire respecter leur volonté.
A partir des dessins de l’utérus, des ovaires, et de l’ovule sur les pancartes, Yawa Emilie a expliqué les différents changements que le corps de l’adolescent subit sur le plan physique, physiologique et psychologique. Elle a ensuite abordé le fonctionnement de l’utérus et l’apparition des règles avant de prodiguer des conseils aux mamans. Emilie Yawa a expliqué comment le sang se forme, sa périodicité et après combien de temps il coule. Elle leur a signifié que le sang va couler tous les mois à des périodes données et que le corps va commencer par se préparer pour devenir femme pendant plusieurs années.
Il est important de parler de ces phénomènes physiologiques aux jeunes filles pour les rassurer avant qu’ils ne surviennent. Aussi, a-t-elle demandé aux mamans de ne pas avoir peur de parler de l’intimité pour que quelques années plus tard, les filles n’aient pas peur de leur en parler. Il s’agit précise-t-elle de démystifier la conception traditionnelle des règles (menstrues), soulignant qu’il n’y a rien de tabou à en parler.
Les femmes ont apprécié ces entrevues. « On sent une forme de prise de conscience de la part des femmes sur cette considération classique selon laquelle le sexe est un tabou, qu’on ne doit pas en parler publiquement et en plus devant les enfants”, a dit M. Atchou Agboka, chef de division au département développement communautaire au CADR.
Sensibilisation des élèves sur l’‶éducation amoureuse et éducation sexuelle″
En marge de la sensibilisation des mamans, Emilie Yawa accompagnée de Agboka Atchou a également conscientisé les apprenants des CEG et Lycée de Kloto 3 sur ‶l’Education amoureuse et l’Education sexuelle″. Avec son collègue, ils sont allés au CEG et lycée de Kuma – Adame, au CEG de Tokpli, au CEG de Tomégbé et au CEG d’Apéyémé. Dans ces établissements, ils ont abordé les thématiques relatives aux changements qui surviennent à l’adolescence, le fonctionnement de leur corps, la notion de consentement, les différences entre les garçons et les filles.
Les parents n’ont pas besoin de dire non, quand l’adolescent prend sa décision, rien ne l’arrête. Le but n’est pas de dire non, mais d’encourager ces jeunes qui ont toutes les informations nécessaires, à prendre les bonnes décisions, « les bonnes décisions pour eux et pour leur partenaire. Parce que dire non, c’est se voiler la face », a déclaré Emilie.
L’objectif de ces sensibilisations est de donner des informations claires et pertinentes aux jeunes afin qu’ils sachent qu’étant matures, ils doivent prendre des décisions responsables pour eux et leur partenaire en ce qui concerne leur devenir et la gestion de leur corps. ATOP/AYH/GKM/CA