
Lomé, 23 oct. (ATOP) – Deux panels ont meublé, le dimanche 22 octobre à Lomé, la 1ère édition de « Lome Peace and Security Forum (LPSF) ». Les panels ont porté sur : « Organisations internationales et sous-régionales : quel rôle pour accompagner les transitions ?» et les « Solutions africaines : Mobiliser l’innovation et l’agilité continentales ».
L’ambassadeur Ismaïl Chergui, ancien Commissaire chargé des affaires politiques, de la paix et de la sécurité de l’Union africaine a modéré les premiers débats. La dernière discussion s’est faite sous la modération du Prof. Sarah- Myriam Martin-Brûlé, département de politique et d’études internationales, Bishop’s University.
Le rôle des organisations internationales et sous-régionales
Cinq intervenants ont animé ce panel. Les panelistes ont abordé le rôle que doivent jouer ces organisations dans l’accompagnement des transitions vers une gouvernance démocratique. Ils ont évoqué la nécessité d’une solidarité africaine.
Le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale du Mali, Abdoulaye Diop a souligné que « le multilatéralisme reste essentiel dans la recherche de la paix et de la sécurité. L’intégration régionale demeure un moyen essentiel pour renforcer la solidarité africaine ». Il a ajouté que « nous devons continuer à transformer nos organisations. Il faut des organisations où un leadership africain est affirmé et assumé. Les Africains doivent être respectés ». Le ministre a conclu qu’il faut travailler pour faire des organisations internationales et sous régionales, des organisations des peuples et non celles d’Etats ou des chefs d’Etats ».
M. Philippe Savadogo, président de Dialogue sans frontières, une association burkinabè, a affirmé que « La paix c’est l’autre non du développement. Nous devons nous battre pour sortir de la pauvreté ». Il propose le dialogue permanent et l’inclusion dans toutes les initiatives. M. Savadogo a mis l’accent sur « la solidarité » et plaidé pour que la gestion économique transfrontalière devienne « une réalité ».
Les autres panelistes sont Me Joseph Kokou Koffigoh, ancien Premier ministre du Togo ; Dr Stephan Klingebiel, directeur de programme de l’Institut allemand du développement et de la durabilité (IDOS) et Dr Andrew Yaw Tchie, senior fellow, coordinateur de la formation pour la paix.
Des solutions à l’émergence de l’Afrique
Le dernier panel de cette 1ère édition du LPSF est axé sur les solutions africaines en vue du développement du contient. Prof. Nubukpo, économiste et commissaire à l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) en charge du département de l’Agriculture, de l’Eau et de l’Environnement ; Prof. Issa Saibou, historien et spécialiste des questions de sécurité au Sahel et professeur à l’Université de Maroua au Caméroun et Dr Kwame Owino, directeur général de l’Institut des affaires économiques au Kenya ont exploré des pistes de solutions. Le représentant principal d’Interface New York et conseiller en matière de consolidation de la paix, Dr Graeme Simpson et Mme Elene Tine, consultante en développement social au Sénégal ont également donné leurs apports sur cette thématique.
Prof. Nubukpo a fait remarquer que les « transitions s’inscrivent dans un moment singulier de notre continent où il est demandé à l’Afrique d’inventer ses propres modèles de gouvernance, politique, économique et social ». Comme solutions, il propose que l’accent soit mis sur le travail et le capital humain à travers des investissements massifs notamment dans les infrastructures. L’économiste propose également, l’innovation technologique, la bonne gouvernance et une vision stratégique de long terme. Il faut, explique le Commissaire, « sortir de ce qu’on appelle la superposition des discours pour construire une vision articulée, capable de nous faire atteindre ce que nous cherchons tous à savoir la prospérité partagée à toute la population ».
La consultante Tine suggère qu’il faut une gouvernance responsable pour plus d’inclusion sociale et politique dans les Etats. « J’insiste sur l’inclusion et sur des stratégiques à mettre en œuvre en vue de mettre fin aux dépendances. Nous devons parier sur les femmes et les jeunes parce qu’une gouvernance inclusive responsable exige une grande participation de ces deux couches sociales. « On reconnaît dans les femmes un grand rôle dans les contextes de crise, dans les activités communautaires, la cohésion sociale et le règlement des conflits. Donc nous sommes le domaine sécuritaire ». ATOP/BV/AJA