Lomé, 14 fév. (ATOP) – Le Haut commissariat à la réconciliation et au renforcement de l’unité nationale (HCRRUN) a organisé le mardi 14 février à Lomé, une session de renforcement des capacités des comités locaux de paix de la région des Savanes sur « Les techniques et ou les stratégies d’écoutes des communautés confrontées à l’extrémisme violent et la lutte contre le phénomène ».
L’organisation par le HCRRUN du présent atelier, offre l’opportunité d’outiller davantage les participants sur les fondamentaux pour une vie communautaire plus apaisée. Il s’agit de mettre à leur disposition de nouveaux éléments de langage et de comportement plus rassembleurs susceptibles de prémunir le pays contre des dérives.
Il sera essentiellement question pour les participants d’appréhender l’évolution de l’extrémisme violent dans le temps et dans l’espace et de mesurer les conséquences de ce mal et les mesures prises pour l’endiguer dans le contexte togolais. Les communicateurs ont mis en relief la tolérance culturelle et religieuse qui a toujours caractérisé le peuple togolais. Par ailleurs, les exposés ont porté également sur les techniques d’écoute dont l’objectif est de prévenir les conflits et d’aider les populations victimes à surmonter leurs traumatismes.
La présidente du HCRRUN, Mme Awa Nana Daboya a relevé que « les leçons apprises de plusieurs pays en proie à l’extrémisme violent nous enseignent que l’une des racines nourricières de ce phénomène est incontestablement la stigmatisation de communautés entières accusées à tort ou à raison d’être les chevilles ouvrières de ces actes attentatoires à l’intégrité des Etats, des personnes et des biens. Cette propension consistant à désigner des communautés comme boucs émissaires pourvoyeurs exclusifs de main-d’œuvre aux groupes extrémistes est un mauvais signal dans le combat que nous devons mener contre ce phénomène ». Mme Awa Nana Daboya a indiqué qu’en choisissant prioritairement les comités locaux de paix comme groupe cible pour suivre cette session, elle entend permettre à ces structures d’imprimer à leurs actions une nouvelle dynamique en adéquation avec le combat engagé par l’Etat togolais contre l’extrémisme violent.
Le ministre de la Sécurité et de la Protection civile, Grl. Yark Damehame a déclaré que contrairement à d’autres pays, le Togo a su prendre la mesure de ce mal qui endeuille la sous-région. Il a expliqué que le pays s’est doté par anticipation de plusieurs mécanismes susceptibles lui permettant de prévenir cette menace. Il s’agit entre autres de la refondation des forces de défense et de sécurité en 2014, la mise en place de l’opération Koundjouaré en 2018, et la création en 2019 du Comité interministériel de prévention et de lutte contre l’extrémisme violent. Ces actions, ajoute le ministre, font partie de la panoplie des mesures qui ont permis de mettre le pays à l’abri des actions violentes des groupes extrémistes. Il a relevé qu’en initiant cet atelier, le HCRRUN tient à faire sa part dans cette lutte enclenchée contre le phénomène.
ATOP/KYA/AR