
Tchamba, 4 fév. (ATOP) – Les anii, natifs du canton de Balanka, dans la commune de Tchamba 3, ont célébré, du lundi 30 janvier au samedi 4 février, leur fête traditionnelle « Alafia ».
Cette fête permet aux fils et filles de cette communauté ainsi que la diaspora de célébrer leur culture à travers des chants et danses du terroir. C’est aussi l’occasion pour eux de la revaloriser pour en faire un secteur porteur en matière de développement. Ces retrouvailles leur donnent également l’opportunité de réfléchir les questions touchant le développement du canton et l’épanouissement de la communauté.
Cette édition est placée sous le thème « Tous ensemble contre l’extrémisme violent et le terrorisme ». Les festivités ont été marquées par des journées de réflexion sur le thème de la célébration et l’avenir de la jeunesse, un festival de danses folkloriques, des activités socioéducatives et sportives, et des réjouissances populaires tout au long de la semaine.
L’apothéose a été présidée par le préfet de Tchamba, Issaka Laguebande en présence des maires de 3 communes, Katafara Ousman, Atiodé Sita et Saboutou Tikpa (ce dernier étant natif du milieu), et d’autres autorités politico-administratives, militaires, traditionnelles et religieuses.
Le préfet a remercié les organisateurs pour le thème choisi dans le cadre de cette célébration. A l’en croire, le canton de Balanka est l’un des plus paisibles de la préfecture de Tchamba, et ceci grâce à ses responsables qui travaillent quotidiennement pour maintenir la paix et la cohésion sociale. « Le canton est ouvert sur le Bénin voisin (3 km), avec tout ce que cela implique comme risque en termes de sécurité, ses responsables sont à féliciter pour les actions menées pour préserver la paix et la cohésion sociale », a-t-il ajouté.
Le président d’organisation de la fête Adjama Abdou Latif, a, pour sa part, indiqué que la fête Alafia, au-delà de son aspect culturel, est aussi une occasion de prier pour la paix et la cohésion nationale, et de rechercher les voies et moyens pour promouvoir le développement local.
Origine du nom Balanka
D’après le site alafiakultur.tg, le nom Balanka, en langue locale Bà Laakà, provient d’une erreur de traduction. La légende explique qu’en 1890, deux émissaires blancs, Francis Lacour et Bonin, de l’administration coloniale, sont venus d’Adjassè (Porto-novo) pour résoudre un litige entre la population de Balanka et les éleveurs transhumants Yorouba. Ces deux émissaires furent tués, ce qui entraina de vives représailles de l’administration coloniale, avec pour conséquence la dispersion du peuple dans plusieurs localités avoisinantes. Le village se serait reconstitué bien plus tard, et l’administrateur colonial vint avec les membres des familles de Francis Lacour et Bonin afin de retrouver les restes de ces derniers. A la question de connaître le nom du village, l’interprète ayant cru que le colon voulait savoir pourquoi les deux blancs avaient été tués, répondit : « Bà Laakà » c’est-à-dire « ce sont eux qui avaient provoqué ». Et le blanc écrivit : Balanka
ATOP/JK/MEK