Sokodé, 27 août (ATOP) – Trente agricultrices de la coopérative «Fèzrèwogoni» (la liberté est venue) ont été formées, les 25 et 26 août à Amaïdè, canton situé à 20 km au nord de Sokodé, dans la commune de Tchaoudjo 3, sur la transformation agroalimentaire. Cette formation a permis à ces femmes d’acquérir des connaissances pour être autonomes financièrement.
La transformation agroalimentaire est devenue un secteur sûr vers l’autonomisation des femmes. A Amaïdè, l’ONG Programme d’appui pour la femme et à l’enfance déshéritée (PAFED) est appuyée financièrement dans le cadre de son projet « Promotion de l’entrepreneuriat des agricultrices de la commune de Tchaoudjo 3 », dans la région Centrale par l’Organisation internationale de la francophonie (OIF), pour former 30 agricultrices de la coopérative « Fèzrèwogoni ». Elles ont renforcé leurs capacités sur la transformation agroalimentaire et la valorisation des déchets. La formation a été assurée, principalement, par M. Issifou Aboulaye, responsable de la « Ferme Albarka ». Cette ferme, située juste à la sortie de Bassar, est spécialisée, entre autres, dans l’élevage de la volaille et la transformation agroalimentaire.
Ces agricultrices ont été outillées sur six variétés de transformation agroalimentaire. Elles ont appris à transformer le gari en « gari au lait de coco » et le soja en lait de soja et en brochettes. Ces femmes savent aussi transformer le gingembre en sirop de gingembre et le bissap en jus et sirop de bissap, des produits tous conservables. Cette formation leur a permis de développer leurs connaissances sur la transformation des produits agricoles. Les bénéficiaires peuvent décrire non seulement les concepts de base de cette transformation mais aussi les procédés technologiques afférentes. Ces femmes connaissent également les techniques de gestion des déchets et les risques environnementaux et sanitaires liés à la transformation de ces produits.
La transformation agricole pour l’autonomisation des femmes
Selon la directrice exécutive de l’ONG PAFED, Gnofam Mayi, la formation permettra à ces agricultrices d’améliorer qualitativement et quantitativement l’alimentation de leurs familles. Elle contribuera également à leur auto-prise en charge et à la promotion de l’entrepreneuriat féminin. « Ces agricultrices pour la plupart des mères ou grand-mères de famille nombreuses, doivent faire face, souvent seules, aux dépenses d’alimentation, de santé et d’éducation des enfants. En valorisant mieux leurs produits agricoles, elles pourraient améliorer non seulement leur alimentation et celle de leurs familles mais aussi leurs revenus », a souligné la directrice exécutive. Mme Gnofam a invité les bénéficiaires à s’approprier les acquis de cette formation pour leur autonomisation.
Le formateur a salué l’intérêt, la mobilisation et l’engouement des agricultrices pour cette formation et la facilité d’assimilation des connaissances transmises. « Ces femmes faisaient déjà de la transformation grâce au projet. Mais nous sommes venus leur montrer qu’elles peuvent aller encore plus loin en créant davantage de la valeur ajoutée sur les produits déjà transformés », a confié M. Issifou.
« Nous sommes très très contentes. On a appris beaucoup de choses qu’on peut reproduire individuellement ou collectivement », a témoigné Mme Assanti Rahamatou, porte-parole des bénéficiaires. Elle a ajouté que « Grâce aux produits vitaminés de nos transformations, nos familles mangeront de bonnes choses et nous pouvons même vendre pour gagner de l’argent afin de prendre soin de nos maris et de nos enfants ».
Démarré en décembre 2021, le projet vise, entre autres, à accroître la production et les revenus de ces 30 agricultrices et à promouvoir l’agriculture biologique et la protection de l’environnement dans leur canton jusqu’en octobre 2022. D’un coût total de 39.336.500 FCFA, il est subventionné à hauteur de 30.336.500 FCFA par l’OIF, le reste constituant l’apport de PAFED et des bénéficiaires.
ATOP/MEK/AJA