Lomé, 31 août (ATOP) – L’Association nationale des commerçants et exportateurs du soja (ANCES) a échangé avec ses partenaires techniques et financiers, le vendredi 30 août, sur le thème « Enjeux actuels de la filière soja au Togo : Bilan, diagnostics et perspectives ».
La rencontre a été une occasion pour l’ANCES et ses partenaires techniques et financiers de s’accorder sur la poursuite de leur collaboration. Elle s’inscrit dans le cadre de l’organisation de la nouvelle campagne de commercialisation du soja graine et de ses produits dérivés pour la période 2024-2025. La rencontre intervient suite à certaines difficultés qu’a connu la compagne précédente particulièrement le remboursement des crédits contractés auprès des institutions financières.
Les assises ont permis de faire le bilan de la campagne 2023-2024 ; de discuter des problématiques liés à cette campagne et d’échanger sur le renforcement des relations des affaires entre les acteurs de l’ANCES et les structures financières. Ces établissements financiers ont, également, pris connaissance des opportunités de financement dans cette filière.
A l’issue des travaux, des résolutions ont été prises pour rassurer l’ANCES de la continuité des activités sur les exportations du Soja et pour avoir l’engagement et la confiance renouvelée des partenaires pour leur accompagnement.
« Nous sommes sorties très satisfaits parce que de très belles résolutions sont sorties de cette séance. La grande difficulté était l’endettement des agrégateurs envers les banques et microfinances. Les causes sont déblayées. Que ce soit les banques et microfinances ou les acteurs que sont les impôts et la douane (OTR) tous ont compris le rôle qu’ils doivent jouer afin que nous pussions nous en sortir de ces difficultés. Nous avons mis en place une commission de concertation qui sera permanente pour que nous puissions continuer les discussions. Nous pouvons dire que c’est un succès cette séance que nous avons eue aujourd’hui. Les autres pistes de solutions proposées, c’est de conditionner les crédits des banques aux agrégateurs par l’autorisation de l’association nationale des commerçants-exportateurs de Soja au Togo qui doit reconnaître les acteurs concernés pour limiter les risques », a confié le président du Conseil d’administration de l’ANCES, Téwou Kokou.
Les travaux ont connu la participation du représentant du président du Conseil interprofessionnel de la filière sodja du Togo (CIFS-Togo), Kadzakadè Poussuwè et du président d’honneur de l’ANCES-Togo, Bakoundah Gustave.
MISSION ET AVANTAGES DE LA FILIERE SOJA
Créée en 2018 dans le cadre du projet de renforcement des capacités productives et commerciales de la filière soja, l’interprofession CIFS-TOGO, pilotée par le ministère du Commerce, a pour mission de promouvoir la filière soja et de défendre les intérêts de ses différentes composantes : producteurs, transformateurs et commerçants-exportateurs. C’est dans cette optique que les membres déploient leurs efforts pour le développement de cette filière, dont les avantages sont aujourd’hui incontestables.
La filière soja du Togo est reconnue comme l’une des filières les mieux organisées et structurées, revêtant un caractère stratégique pour le gouvernement togolais compte tenu de son potentiel socio-économique. Il est à noter que si cette filière a atteint ce niveau, c’est grâce au travail de jeunes acteurs du secteur privé, engagés dans l’entrepreneuriat, une initiative promue par le gouvernement comme solution aux défis de l’emploi.
La croissance spectaculaire qu’a connue la filière soja est le fruit des efforts conjoints de plusieurs acteurs, ainsi que des partenaires techniques et financiers qui interviennent à divers niveaux. La structuration progressive et professionnelle des différentes composantes de l’interprofession, l’augmentation de la production, l’organisation et l’amélioration continue des campagnes de commercialisation ont permis au Togo de se hisser au rang de premier exportateur de soja biologique vers l’Union européenne pendant trois années consécutives, de 2019 à 2022.
Malheureusement, la filière a aussi révélé ses vulnérabilités. Les campagnes de commercialisation 2022-2023 et 2023-2024 du soja graine et de ses produits dérivés n’ont pas eu le même succès. Au contraire, une régression significative a été constatée, due à des réalités auxquelles le Conseil s’efforce à trouver des solutions durables. Aujourd’hui, la filière souffre de difficultés organisationnelles multiples, plongeant les commerçants-exportateurs dans des dettes considérables, ce qui met en mal les institutions financières.
ATOP/TD/DHK